Les hôtels doivent pouvoir offrir des tarifs plus avantageux sur leur propre site internet que sur les plateformes en ligne. Le Conseil des Etats a soutenu mercredi par 38 voix contre 7 un projet du gouvernement en ce sens. Comme le National, il entend même aller plus loin.

Cette modification de la loi contre la concurrence déloyale prévoit d'interdire les clauses tarifaires dans les contrats conclus entre des plateformes de réservation en ligne, comme Booking ou Expedia, et des établissements d'hébergement. Ces conditions générales léonines restreignent fortement la marge de manœuvre des hôtels, a souligné Carlo Sommaruga (PS/GE) au nom de la commission.

Lors de la session de printemps, le Conseil national, contre l'avis de la droite, a étendu cette interdiction aux clauses de parité de disponibilité et aux clauses de parité de conditions de réservation. Contre l'avis du Conseil fédéral, les sénateurs ont suivi par 36 voix contre 9.
Pour Carlo Sommaruga: «Il y a urgence à agir. Tous les pays limitrophes et les pays touristiques ont interdit ces clauses. Ne pas les interdire en Suisse revient à désavantager nos hébergements par rapport aux concurrents voisins.»

Les petits hôtels ne peuvent plus déterminer les prix de leurs chambres. «Les gagnants sont toujours les plateformes», a critiqué Beat Rieder (Centre/VS) président de la Chambre de tourisme valaisanne. «Nous devons veiller à ce que les hôtels puissent librement fixer leurs prix», a rappelé le ministre de l'économie Guy Parmelin. Aucune sanction n'est toutefois prévue. Les acteurs concernés pourront exploiter les actions prévues par la loi contre la concurrence déloyale. Lorsque des intérêts collectifs sont en jeu, la Confédération pourra également intenter une action défensive, a précisé Guy Parmelin. (ats/aca)