Ne pas crier victoire trop vite. C'est le message de l'agence de voyage Globetrotter, qui affirme dans un communiqué dévoilé hier que le secteur n'a pas encore retrouvé la voie de la normalité.

En effet, ses concurrentes ont largement communiqué des bonds impressionnants de réservations. La filiale de Migros Hotelplan a ainsi vu ses destinations d'été à l'étranger décoller de 50% depuis le mois de juin en comparaison avec 2019.

Le tour opérateur TUI Suisse, de son côté, enregistre une hausse constante de ses ventes depuis le mois de mai et affirme que certaines destinations se remplissent déjà à 75% du niveau de 2019.

«Nous voulons affirmer que l'industrie du voyage n'est pas encore sortie de la crise. Oui, les voyageurs suisses peuvent maintenant circuler en Europe, mais cela ne veut pas dire que c'est le cas pour le reste du monde, confie à l'agence financière AWP le responsable des achats de Globetrotter, Nick Gerber. Beaucoup de pays ont encore de fortes restrictions aux touristes étrangers et le trafic aérien reste en berne».

Baisse de 70% des ventes en 2021

Les destinations hors d'Europe sont particulièrement affectées. Que ce soit les Etats-Unis, l'Amérique latine ou l'Asie, ces régions sont quasiment hors de portée des voyageurs helvétiques, selon le responsable. Ce qui affecte gravement l'agence bernoise, pour qui les longs voyages représentent 80% du chiffre d'affaires annuel.

Ses ventes ont ainsi chuté de 80% en 2020 par rapport à 2019, et devraient encore être en baisse de 70% en 2021. Dans ce contexte, les aides fédérales sont vitales à Globetrotter, qui souligne l'importance «des indemnités de chômage partiel, des prêts Covid et des primes de précarité» pour l'ensemble du secteur.

Malgré ces mesures, la société est passée de 440 à 300 employés en 2021, selon le président du conseil d'administration André Lüthi.

«2021 sera encore une année difficile mais avec un peu d'espoir cela ira mieux en 2022», veut croire Nick Gerber, qui souligne à AWP son appréhension face au nombre d'infrastructures touristiques dans le monde qui risquent de ne pas survivre aux mois de fermeture forcée.