Une couverture jaune,une graphie nipponepuis deux images: lechâteau de Porrentruy,dans le Jura et le gratte-cield'Osaka, au Japon, qui ressembleà l'ar de Triomphe. Des ramificationsqui peuvent paraître improbablesen couverture de «Lumière»,édité au pays du soleil levant en2007. Sauf qu'il s'agit du troisièmeroman d'Akiko Marquis, écrivainet guide touristique arrivée enSuisse «à la veille de Noël en1991», après avoir rencontré sonmari dans une école de langues enAngleterre. Silhouette frêle et enthousiasmecommunicant, elleparle du Jura avec passion, dePorrentruy qu'elle connaît dansses moindres recoins et où elles'établit en 1993 en devenant, «àl'époque, la seule Japonaise de laville». Et même de Mervelier oùelle se marie et se rend compteque beaucoup de gens se nomment,désormais comme elle,Marquis.

Trouver des anecdotes pourraconter l'histoire européenne
Depuis plus de dix ans, elleguide des groupes de touristes deson pays d'origine, admet qu'ils sefont hélas de plus en plus rares:«Avant 2009, on pouvait comptersur trois ou quatre groupes parannée, après la crise économique,il s'agit plutôt d'un ou deux groupes.La majorité de mes compatriotess'intéresse à l'Oberland Bernois,Lucerne, Zurich et Genève.Seuls les plus curieux d'entre-euxou ceux qui reviennent en Suissepour la deuxième ou troisièmefois sont susceptibles de s'arrêterdans le Jura.» Ces touristes-là adorentet sont surpris de constaterl'influence de la France voisinesur la qualité de la gastronomie etpour ceux qui découvrent la Saint-Martin s'enivrent de son atmosphèreunique. Akiko Marquispeut aussi compter sur le travailde l'agence de voyage Let's Swissqui travaille avec une clientèleplutôt aisée, uniquement versnotre pays, pour mettre son cantond'adoption sur la carte touristique.Elle reste la seule guide enlangue japonaise du Jura et a assuréles traductions pour les sitesinternet de Jura Tourisme et deSuisse Tourisme.

Mais si son amie Francine Chapatte,elle aussi guide, enseignanteet flûtiste baroque lui a suggéréd'embrasser cette profession, c'estsurtout parce qu'elle savait raconterdes histoires. «En 2001, j'ai demandéà la famille de mon mari sije pouvais revisiter leur album,comme un roman. Je me suis lancéedans l'étude de nombreusesarchives à la bibliothèque cantonale.Puis ai créé le personnage deCécile. Elle évolue dans un milieude petits paysans, une famille de 7enfants ayant grandi dans le Val-Terbi. J'étaits aussi intéressée parle grand-père caporal de régimentqui a protégé les frontières pendantla deuxième guerre mondiale.Les Japonais ignorent tout decette histoire, ilvoient la Suissecomme un paysneutre pas du touttouché par ce conflit.» Elle reste conscienteque l'histoireeuropéennereste très éloignéepour ces compatriotes:«Cela nesert à rien de lesétouffer de dates ou d'élémentstrop précis sur l'Evêché de Bâle.»Par contre elle peut les captiverpar des anecdotes comme ce petitmédaillon de Napoléon sur unecheminée qui se trouve aujourd'huidans le magasin demeubles Nicol.

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Série: Ces fonctionsdont on parle moins
Le «cahier français» d'hotelrevue propose de clore l'annéeavec une série présentantdes fonctions de l'industrietouristique dont on parlemoins. Choix subjectifs depersonnalités qui représententla richesse du monde touristiqueen termes de capitalhumain. Kristina Kalz, digital& social media manager àMontreux-Vevey Tourisme etMarc Valentin, voiturier ethomme multifacettes du GrandHôtel du Lac, à Vevey, furentles deux premiers acteurs deces quatre volets.