Champion de Suisse de vélo sur route en 2018, coureur professionnel depuis 2006, Steve Morabito parcourt le monde. Mais lorsqu’il rentrait en Valais, il trouvait le potentiel du cyclotourisme «inexploité». Avec sa société de conseils Vélo Evolution Tour, il a participé activement aux nouvelles impul­sions données par la vision de ­Valais/Wallis Promotion et son Valais Vélo Tour dès 2016 et se réjouit de la stratégie Vélo-VTT approuvée par le conseil d’Etat en avril 2017. En compétiteur acharné, il dresse pour nous les points forts et faibles de son canton en la matière: «Le climat, le terrain de jeu, le réseau routier et son accessibilité nous rendent uniques.»

En chiffres, le Valais Vélo Tour propose de juin à octobre, un parcours de 740 kilomètres en 10 étapes, mettant en lien plaine et montagne. Il permet l’ascension de 20 cols mythiques et la découverte de 9 vallées. A travers un forfait comprenant la réservation des hébergements et le transport des bagages. Depuis cet été, ces services sont centralisés et entièrement réservables depuis la ­plateforme de Valais/Wallis Promotion. Un paysage qui semble idyllique. Mais pour Steve Morabito on peut encore déplorer en Valais: «Un tourisme trop axé sur l’hiver, des lois parfois compliquées en termes d’homologation du réseau d’itinéraires et un projet vélo pas encore assez développé et unifié au niveau national.» Il rappelle que les Grisons restent très avancés dans ce domaine et que d’autres régions travaillent dans le même sens comme les ­Alpes vaudoises, le Jura et l’Oberland bernois pour les familles. «Il s’agit pour toutes ces destinations de montrer que l’offre de cyclotourisme reste très complémentaire avec la randonnée. Je trouve même que le VTT ou le e-bike permettent de reposer les jambes après quelques journées de marche.»

De façon plus poétique, il pense aussi pouvoir donner quelques informations à Valais/Wallis Promotion sur «ce qui fait rêver les cyclistes». Et pas seulement les grimpeurs rouleurs au maillot de la formation Groupama FDJ. «Là vous évoquez mon métier, mais quand je sors en vélo par passion, il m’arrive de prendre mes enfants dans une remorque ou de l’enfourcher pour aller faire mes courses en ville de Sion.» Comptable de formation, le vélo lui donne une ouverture, lui permet de partager cette passion avec d’autres: «Donc je parle de l’importance des remontées mécaniques pour le VTT comme je l’observe depuis l’enfance dans les Portes du Soleil françaises. De trains, de bus qui répondent à la demande ou de super packages de cinq jours qui permettent ­entre amis de combiner quelques kilomètres avec des soins dans des spas et des belles offres de gastronomie.» Sa voix change lorsqu’il parle de la Grande Canarie où les gens vivent en vélo.

Lire aussi l'article du pionnier du bike-hôtel.