Le Conseil national s'est positionné hier sur l'initiative pour des prix équitables et du contre-projet indirect. Par 102 contre 58 voix, il s'est prononcé contre l'initiative pour des prix équitables. Une décision que regrettent ses initiants, mais qui y voient tout de même un signal positif.

Le Conseil national a manifesté son intérêt d’agir contre l'îlot de cherté suisse en soutenant un contre-projet indirect. Les initiants le jugent «efficace» et «considérablement» meilleur que le projet du Conseil fédéral.

Le contre-projet du Conseil fédéral n’avait aux yeux des initiants «pratiquement aucun impact» car il
limitait le comportement abusif à l'entrave à la concurrence. Il excluait ainsi tous les secteurs qui ne concurrencent pas directement les entreprises étrangères, comme les transports publics, les secteurs de la formation et de la santé, le commerce de détail, l'agriculture et de nombreuses PME et entreprises du secteur tertiaire, qui n'exportent pas.

Pour des achats en ligne non discriminatoires
Le contre-projet du Conseil national propose quant à lui de protéger «tous les consommateurs et les entreprises de la discrimination tarifaire pratiquée par les fabricants étrangers». En outre, la chambre basse ne tolérera plus le géoblocage. Par géoblocage, on entend le fait de rediriger les acheteurs suisses passant commande sur un site internet étranger vers le site suisse du vendeur. Cette réorientation suppose généralement des biens et services vendus plus chers.

«Les personnes à faibles revenus, en particulier, sont tributaires de prix équitables. Une interdiction du géoblocage leur serait directement profitable», relève la conseillère nationale Prisca Birrer-Heimo, coprésidente de l'association «Stop à l'îlot de cherté - pour des prix équitables» et présidente de la Fondation alémanique pour la protection des consommateurs.

Vers une baisse des prix en Suisse
«Les producteurs étrangers exigent des prix fortement majorés «Spécial Suisse» pour leurs produits. Ils isolent leurs systèmes de distribution et obligent les acheteurs suisses à payer aux importateurs des prix surfaits. Ces prix excessifs mettent la totalité du pays à rude épreuve », estiment les défenseurs de l’initiative. «Stop à l’îlot de cherté» vise à «réparer cette injustice» et faire en sorte que les acheteurs suisses puissent «faire leurs achats à l'étranger aux mêmes conditions que les acquéreurs étrangers». Cette mesure devrait garantir une baisse des prix en Suisse.  

Casimir Platzer, président de GastroSuisse et co-président de l'association «Stop à l'îlot de cherté - pour des prix équitables» se réjouit: «Les consommateurs et les entreprises nationales en ont assez de l'arnaque des prix en Suisse. Depuis des décennies, la politique débat de ce qui peut être entrepris contre les prix excessifs appliqués aux importations. Des mesures efficaces se font attendre depuis trop longtemps». (htr/lg)