La traditionnelle assemblée générale des hôteliers genevois  s'est tenue la semaine dernière à l'Intercontinental Genève. Elle avait cette année un goût particulièrement festif, celui d’un anniversaire, à savoir les 125 ans de l'association. «Fondée en 1893, la Société des hôteliers genevois est la plus ancienne section hôtelière de Suisse» a déclaré Thierry Lavalley, président de la Société des hôteliers genevois, 29e hôtelier à coiffer cette fonction depuis la création de la SHG. Celui-ci en a profité pour souligner le poids du secteur pour l’économie locale, mais aussi nationale. «L’hôtellerie genevoise crée 5000 emplois directs, génère un milliard de recettes à Genève et un dixième des recettes hôtelières nationales. Ses hôtes dépensent 550 millions de francs dans l’économie locale.»

Un menu historique
Pour ses 125 ans, les hôteliers genevois et leurs invités ont accompli un petit voyage dans le temps. Décrit par certains de ses confrères comme «une encyclopédie», François Chopinet, directeur général de l’Intercontinental Genève et hôte des festivités, a prouvé une nouvelle fois sa passion pour l’histoire. Avec son chef Emmanuel Pauliat, ils ont concocté un menu à quatre plats, passant d’une époque à l’autre en jouant sur des recettes signatures historiques et l’art du service. «Que ce soit le service à la française, à l’anglaise ou à la russe, le personnel a été spécialement formé pour l’occasion», a relevé François Chopinet.

Les convives ont pu déguster deux plats du chef Auguste Escoffier, une langouste sauce ravigote et un pithiviers de saumon, des recettes datant de 1893 et 1903. La suite du voyage s’est effectué en compagnie d’un plat d’Eugénie Brazier (première chef auréolée de 3 étoiles Michelin): un filet mignon de veau brioché farci aux truffes, une recette de 1930. Le dessert marquait le retour au temps présent, avec un croustillant au chocolat et noisettes avec des saveurs de coing vanille au miel genevois, selon une recette du chef Regis Ferre de 2018. Hôte d’honneur de cette soirée de gala, le conseiller national Dominique de Buman s’est amusé à découper la première part du gâteau d’anniversaire. Avant de laisser la scène à Veronic DiCaire, chanteuse et imitatrice canadienne, qui s’est chargée de l’ambiance de la seconde partie de soirée.

Le tourisme genevois a été passablement chahuté durant l’année écoulée, suite au licenciement du directeur de la fondation Genève Tourisme et à l’annulation des Fêtes de Genève. «Nous attendons un vrai soutien en matière d’animation estivale et que les Etats généraux du tourisme servent de tremplin», a souligné Thierry Lavalley. Statistiquement parlant, le tourisme genevois se porte plutôt bien. Au cours du semestre dernier (juillet à septembre 2018), les hôtels du canton ont franchi pour la première fois la barre des 900'000 nuitées, soit 917'800 nuitées, générant une progression de 5,2% par rapport au troisième trimestre 2017.

Animation estivale pas garantie en 2019
Le conseiller d’Etat Pierre Maudet a d’ores et déjà annoncé qu’une animation estivale en 2019 «n’est pas garantie», mais que «les liens avec la ville et le canton s’intensifient». «Nous imaginons une manifestation qui se déroulerait sur trois mois, grosso modo de la Fête de la musique mi-juin à la Fête de la Bâtie, mi-septembre. Trois mois durant lesquels Genève se mettrait dans d’autres dispositions.» Tout porte à croire que cette animation verra le jour en 2020, en même temps que l’inauguration de la nouvelle plage.

Travailler à l'échelle transfrontalière
Pierre Maudet a également appelé à plus d’ambition, répétant le message déployé lors des Etats généraux du tourisme. «Avec 66%, le taux d’occupation des hôtels est l’un des plus élevés de Suisse. Toutefois, nous devons être plus ambitieux.» Il a annoncé la tâche qui incombera au  nouveau directeur de Genève Tourisme, Adrien Genier, qui entrera en fonction eau 1er janvier 2019: «Il devra valoriser la destination Genève, travailler en termes de marketing territorial et dépasser le cadre purement touristique.» Il évoque la nécessité de dépasser les frontières cantonales. «Agir à l’échelle transfrontalière,  donner du souffle au bassin naturel de Genève, même si je sais que ce thème est sensible chez les hôteliers genevois.»  (htr/lg)