Andrea Scherz, propriétaire et directeur général du Gstaad Palace, aviez-vous déjà accueilli un tournage d'une telle ampleur dans votre établissement?
Non jamais. Quand mon père dirigeait l'établissement, je me souviens du tournage de «La Panthère rose», durant six semaines. Mais là, il s'agit d'un film complet pendant trois mois.

Comment l'idée de tourner le film de Roman Polanski dans votre hôtel est née?
En prenant le thé avec lui, notre famille le connaît depuis deux générations, il habite à côté. Il m'a fait part de sa fascination pour l'ambiance qui règne dans les hôtels. Je lui ai proposé de tourner au Gstaad Palace pendant plusieurs mois pendant la fermeture entre les saisons. Qu'il transforme tout cela en comédie me plaisait beaucoup. Notre nom de famille Scherz signifie plaisanter en allemand.

Arriviez-vous à trouver votre place pendant le tournage?
Je ne savais pas toujours quand je pouvais sortir de mon bureau et je devais faire attention à ne pas parler trop fort au téléphone pour ne pas que l'on entende ma voix sur les prises. Je craignais que les visiteurs qui s'arrêtent devant l'hôtel ne comprennent pas les décorations de Noël qui traînaient partout. 

Comment votre équipe s'organisait?
Six de nos employés restaient à disposition de l'équipe du film. Il fallait beaucoup courir, nettoyer. Nous ne sommes pas habitués à gérer 50 personnes dans une petite pièce. On connaît les taches de vin, mais on ne savait pas comment faire avec l'eau colorée qui marquait nos tapis.

Quels espoirs nourrissez-vous sur les retombées du film pour votre hôtel?
J’espère de grandes retombées pour la notoriété du Gstaad Palace. Mais aussi pour la destination que l’on va découvrir dans des plans enneigés tournés en hiver, absolument féeriques. Quant aux polémiques autour de Roman Polanski et de son passé qui refont surface, j’aimerais dire que je trouve qu’il a assez payé pour cela. Je pense que l’on peut désormais le laisser vivre et travailler comme il le souhaite.