Contrairement aux compagnies aériennes, le géant des services aéroportuaires au sol n'a pas bénéficié d'aides particulières de l'Etat dans le contexte de la pandémie. En raison de la baisse du volume de trafic passager et marchandise, la rentabilité évolue dans le rouge vif. En 2021, le volume d'affaires réuni des trois aéroports de Bâle, Genève et Zurich a représenté seulement 42% de celui de 2019, a indiqué à AWP Nathalie Berchtold, porte-parole de Swissport, complétant une information du journal «Le Temps». L'entreprise a été déficitaire sur les trois sites.

Pour 2022, la direction prévoit un volume en recul de 27% par rapport à l'exercice 2019, le dernier avant la pandémie. Pour les aéroports de Bâle et Zurich, Swissport entend revenir à l'équilibre en 2022. C'est également l'objectif affiché pour Genève, mais il pourrait être plus difficile à atteindre sur la base des projections de trafic aérien actuelles, a averti Mme Berchtold.
L'entreprise entend recruter 800 collaborateurs en Suisse, dont 300 à Genève. A Cointrin, les effectifs étaient de quelque 1000 employés avant la pandémie et sont d'environ 850 aujourd'hui, en raison des départs non remplacés. Ils devraient donc passer à environ 1150, soit davantage qu'avant la crise, pour un trafic aérien toujours convalescent.

D'une part, la pandémie a compliqué les opérations au sol, en particulier dans le trafic passagers, et les nouvelles exigences sanitaires exigent un surcroit de main-d'oeuvre. D'autre part, la structure des horaires de vol a changé, avec une concentration des départs et arrivées à certains moments de la journée, ponctués de trous où l'activité est moindre. Les effectifs pourraient donc croître, mais avec des contrats plus flexibles.
A cet égard, le critère de la flexibilité est un des facteurs qui a particulièrement mis à mal la rentabilité du site de Genève, car les conditions de travail à Bâle et Zurich sont plus flexibles, a expliqué Mme Berchtold. Les coûts de personnel, qui représentent 80% des charges de Swissport en Suisse, y sont aussi plus élevés.La direction négocie actuellement avec les partenaires sociaux une nouvelle convention collective de travail. La rentabilité du site de Genève en dépendra.

Swissport a été repris à la fin 2020 par des fonds américains et anglais qui couvrent pour l'instant les pertes. Les compagnies aériennes, qui ont perdu beaucoup d'argent pendant la pandémie, mettent la pression sur les prestataires au sol, un secteur où la concurrence est très forte, a souligné Mme Berchtold. (ats/aca)