La récente pandémie a entraîné de nombreux défis et de nouvelles exigences de la part des entreprises comme de leurs employés. Aujourd’hui, les entreprises ont soif d’interactions et recherchent des compétences concrètes – notamment socio-culturelles et relationnelles – afin de répondre aux besoins de la clientèle. Elles ont besoin de collaborateurs opérationnels provenant d’horizons multiculturels, aux parcours et expériences complémentaires, pour former et gérer des équipes capables de répondre aux besoins d’une clientèle toujours plus exigeante.

Dans un environnement en pleine mutation, c’est bien le contact humain et la réponse personnalisée qui va damer le pion aux technologies tous azimuts. Répondre aux besoins du client, voire les anticiper, avec une réelle empathie, telle est la clé du succès à long terme que visent les sociétés de tous bords (métiers de l’accueil, secteurs financiers, industries du luxe).

Ces dernières années, l’investissement dans l’industrie hôtelière s’est considérablement complexifié. Le domaine de la restauration a dû faire face aux effets du Covid et répondre à de nouvelles tendances telles que le développement d’offres spécifiques – on pensera entre autres au sans gluten et au véganisme – ainsi qu’à l’intégration des pratiques de gestion durables. Avec pour corollaire un taux d’échec en hausse alors que ce domaine attire une nouvelle vague d’entrepreneurs aux idées novatrices.

Le marché de l’hôtellerie suisse est actuellement mis à épreuve, principalement en raison d’un déficit de ressources humaines disponibles. Si le marché local n’offre pas de ressources humaines suffisantes, nous devons les chercher ailleurs, ce qui nécessite une prise en compte de la problématique multiculturelle. Certes, les nouvelles technologies pallient, dans une certaine mesure, certains manques d’effectifs. Mais cette vague digitale – non sans coûts – fait boire la tasse à certaines entreprises prises au dépourvu ou sans infrastructure appropriée.

Dans ce contexte, l’EHL s’est demandé quelle pouvait être sa contribution vis-à-vis des industries de l’accueil et du service. C’est pourquoi elle a développé un programme spécifique «Master in Hospitality Management» pour répondre à ces problématiques. Cette formation de seize mois comporte deux axes principaux: la finance / le conseil et la gestion de la restauration. Elle est destinée à former des cadres en apportant des compétences techniques et comportementales en management.

Les futurs diplômés seront dotés de compétences spécifiques développées conjointement avec les industries de l’hôtellerie et des services financiers. En maîtrisant les aspects techniques en matière de communication digitale ou de marketing, ils répondront aux besoins de la clientèle traditionnelle et contemporaine. L’EHL mise également sur l’acquisition des compétences interpersonnelles. En vrais couteaux suisses, les nouveaux diplômés saisiront les aspects essentiels du marché dans lequel ils opèrent et en comprendront rapidement les facteurs clefs de succès. Des compétences indispensables pour les employeurs tant dans le contexte actuel que celui du futur.


Titulaire d'un doctorat de l'université de Genève, Achim Schmitt est professeur et doyen de la Graduate School de l'EHL. Ses recherches portent sur la théorie des organisations et la gestion stratégique.