Helvetia Nostra recourt au Tribunal fédéral (TF) contre le projet valdo-neuchâtelois de protection de la nature sur le site touristique du Creux-du-Van. La filiale de la fondation Franz Weber n'a pas demandé d'effet suspensif. Un premier recours a été déposé le 12 mars auprès du TF contre l’arrêt du Tribunal cantonal vaudois, relatif à la décision de classement. Le 30 avril, un 2e recours a été déposé contre l’arrêt du Tribunal cantonal neuchâtelois relatif au PAC (plan d'affectation cantonal), a déclaré vendredi à Keystone-ATS Anne Bachmann, chargée d'affaires d'Helvetia Nostra, confirmant une information d'Arcinfo.

«Aucun effet suspensif n’a été requis, autant au niveau des procédures engagées auprès des Tribunaux cantonaux que du Tribunal fédéral», a ajouté Anne Bachmann. Les autorités cantonales peuvent donc aller de l'avant et continuer de prendre des mesures de protection sur le site du Creux-du-Van.Helvetia Nostra reproche au PAC neuchâtelois, qui recouvre la plus grande partie du site, «son manque d’ambition, au regard notamment de la saturation touristique, qui implique une pression considérablement néfaste sur les milieux naturels », a ajouté la chargée d'affaires. Selon elle, de nombreuses dérogations restent possibles.

«La dégradation du Creux-du-Van est alarmante et il est primordial de mettre tous les moyens en œuvre, afin de sauver la biodiversité de ce site exceptionnel», a précisé Anne Bachmann. «Il apparaît capital de définir comme priorité la restauration et la protection des milieux naturels, vis-à-vis des intérêts touristiques». Selon Helvetia Nostra, cela ne signifie pas «mettre sous cloche» le site du Creux-du-Van. A cet égard, le parc national des Grisons intègre de nombreuses restrictions au niveau des activités (interdiction de sports d’hiver, vélo, baignade) tout en maintenant une attractivité pour un tourisme durable et raisonnable.

L'association déplore également le manque d'un catalogue de mesures-nature dans le PAC. Elle estime aussi qu'il y a une contradiction entre le fait d'établir une zone de protection et d'autoriser la chasse dans cette zone. Contacté par Arcinfo, le conseiller d'Etat neuchâtelois Laurent Favre trouve «malheureux» qu'il faille encore retarder la complète mise en œuvre des mesures de protection du paysage et de la biodiversité du PAC. Des dispositions ont déjà été prises, mais elles ne pourront être pleinement appliquées que quand le TF aura tranché.

L'été passé, les cantons de Neuchâtel et de Vaud avaient ainsi interdit l’accès sur environ la moitié du sentier de la falaise pour favoriser la restauration de la flore, qui souffre du piétinement. (ats/aca)