Pour la deuxième année consécutive, la saison d'hiver 2017/18 affiche une tendance mondiale à la hausse. Le nombre total de journées-skieurs dans le monde est de 5% supérieur à la saison 2016/17, elle-même déjà 4% supérieure à 2015/16. Certains pays ou régions s’en tirent mieux que d’autres, mais «cela donne un signe positif après trois années de baisse», écrit le consultant Laurent Vanat dans un communiqué de presse. Ce fin observateur de l’industrie du ski a présenté à Grenoble la 11e édition de son rapport international sur le tourisme de neige et de montagne.

Premier point fort à ses yeux: «Le ski n’est pas mort!» Les conclusions de son rapport donnent «une vision moins sombre de la branche que celle trop souvent communiquée», estime-t-il. «Bien que l'industrie mondiale du ski soit confrontée à des défis et que le nombre de skieurs dans les pays occidentaux ait tendance à être plus ou moins stagnant, s’il ne diminue pas, la performance globale reste à un niveau élevé.»

En Occident, la Scandinavie se porte au mieux. Il s’agit du seul marché où la fréquentation actuelle est «bien meilleure» qu’il y a 10 ans. Les perspectives d’avenir y sont positives, estime Laurent Vanat. L'ouverture d'un aéroport devrait notamment faciliter l'accès à plusieurs grandes stations de ski. «De manière générale, sur les marchés occidentaux, la forte concurrence au ski, combinée à l’évolution de la démographie et à la stagnation de la classe moyenne ne présente pas de perspectives de développement substantielles», poursuit le consultant.

En Asie, la Chine devient le troisième pays mondial en nombre de skieurs, après les États-Unis et l'Allemagne. La croissance de l'industrie du ski continue dans la perspective des Jeux d'hiver de 2022. «Le développement en Chine va se poursuivre, avec de nouvelles stations de ski et de nouveaux centres de ski indoor dans le pipeline», écrit Laurant Vanat. En Corée du Sud, l’expert remarque que les Jeux olympiques d'hiver de 2018 n'ont apporté «aucune impulsion positive». La fréquentation des stations de ski continue de diminuer. Idem au Japon. Quant aux marchés domestiques d’Asie centrale, ils ne semblent pas encore prêts à soutenir des développements importants de stations de ski.

Aux États-Unis, la consolidation de l'industrie se poursuit, plusieurs stations supplémentaires entrent dans le giron de Vail Resorts ou d'Alterra Mountain Company. Les abonnements de saison multi-stations connaissent également une croissance, tant en nombre de stations associées qu’en volumes vendus. Laurent Vanat relève encore l’augmentation «vertigineuse» du prix moyen du forfait de ski étasunien à la journée: il aurait doublé en 12 ans, pour atteindre 122 USD.

Durant l’hiver 2017/2018, l’hémisphère Sud s’est très bien comporté. Malgré des volumes relativement restreints, il a connu sa meilleure saison de tous les temps, soit une progression d’environ 10% par rapport à la saison précédente et de 25% en 10 ans.

En Europe de l’Est, en Asie centrale et au Moyen-Orient, la croissance est restée limitée durant l’hiver 2017-2018. «Malgré la modernisation des remontées mécaniques dans les domaines skiables existants et la construction de nouvelles stations de standard international, la fréquentation n’a pas encore augmenté partout. À certains endroits, les infrastructures de ski se sont développées plus rapidement que la culture de ski de la population locale et le nombre de visiteurs étrangers attendus a été surestimé», remarque le consultant.

Limitant leurs voyages en Europe, les clients russes se sont rabattus sur leur propres stations et celles des pays voisins comme la Géorgie. Cela a permis une certaine croissance intérieure du nombre de journées skieurs. «Même si la fréquentation dans les stations de ski russes n’est plus stimulée par la perspective des Jeux olympiques d’hiver à Sotchi, le potentiel de développement n’est pas encore épuisé», estime Laurent Vanat. (htr/lg)


Visionnez ici le rapport complet de Laurent Vanat (en anglais).