Pour sa seconde édition, le salon professionnel Careho innove en créant un espace de job dating. Inspirée du speed dating pour les rencontres amoureuses, cette méthode de recrutement efficace permet de réaliser des entretiens de 15 à 20 minutes, dans l'enceinte même du salon. Une manière de répondre à la problématique du manque de personnel qualifié qui frappe le secteur de l'hôtellerie-restauration.

Remettre le contact humain au centre du processus
«Cet événement donne la possibilité de faciliter la rencontre entre les recruteurs et les candidats potentiels», explique Mélanie Repond, event manager pour FVS Group et coordinatrice de l'espace Job Dating. Pour le réaliser, Careho s'est associé à l’entreprise de recrutement romande Jobeo. «Cette méthode présente l’avantage de s’affranchir de la méthode de recrutement traditionnelle. Elle répond aussi au souhait de remettre le contact humain au centre, autant du côté de l’employé que de l’employeur», analyse Manelle Affi, directrice de Jobeo.

Des deux côtés, cette pratique est un gage de rapidité et d’efficacité dans le processus. «Le recruteur peut voir une dizaine de candidats le même jour. Et inversement, le chercheur d’emploi peut se présenter auprès de plusieurs entreprises et recevoir une opinion rapidement», poursuit la responsable. Habituellement, aucun contrat n’est signé le jour même.

Cette méthode convient particulièrement bien à un marché tendu comme celui de l’hôtellerie-restauration. «Elle nécessite cependant une ouverture d’esprit de l’employeur dans les profils recherchés», souligne Manelle Affi. Certains hôtels organisent d’ailleurs directement des événements de job dating, à l’image de l’Hôtel Royal Savoy de Lausanne.

Testées pour la première fois en mai, les Journées portes ouvertes de recrutement du Royal Savoy ont été reconduites en septembre. «L'opération a été un véritable succès, tant du point de vue de la qualité des profils que de la quantité des candidats rencontrés, d'où la volonté de renouveler l'expérience chaque trimestre, en parallèle des procédures classiques», partage Marie Guyot, directrice RH du Royal Savoy de Lausanne. Lors de ces deux sessions, l’hôtel a accueilli respectivement une soixantaine et une quarantaine de personnes, pour environ 10% de candidats retenus. Aucune sélection n’avait eu lieu au préalable. «C’est une question de volume. Sur la quantité, on a plus de chances de trouver la bonne personne», analyse Marie Guyot. Les candidats retenus sont ensuite invités à passer un essai de quelques heures avant de finaliser l’engagement.

Outre l'accélération de la procédure, le job dating permet de recruter des personnalités différentes. «Cela permet de casser la barrière du CV, de retenir des candidats qui n’auraient peut-être pas franchi cette étape sinon, mais pour lesquels nous avons eu un vrai coup de cœur, grâce à leur personnalité, leur énergie», poursuit la directrice. Manelle Affi de Jobeo estime à son tour que le job dating ouvre d'autres perspectives, aussi pour les chercheurs d’emploi. «Pour certains candidats, ce système offre des opportunités qu’ils n’auraient pas eues sinon. Lors d’un job dating, ils ont l’occasion de convaincre et de démontrer leur motivation.» L’inverse est aussi vrai. L’employeur doit être proactif. «Le rapport s’est inversé, observe la responsable. Le recruteur doit désormais séduire les candidats, mettre en avant son entreprise, ses valeurs, l’ambiance qui y règne.»

«L'industrie gagne aussi en visibilité», renchérit Stéphane Aymé, Industry Relations Sales Officer à l'EHL, en charge des Forums Carrières, un événement qui existe depuis 15 ans. Durant cette journée, étudiants et diplômés rencontrent les représentants de nombreuses industries en vue d'un futur stage ou emploi. Là aussi, la tendance est à la recherche d'efficacité. «Beaucoup d'entreprises sont intéressées par des formats plus courts et dynamiques comme des speed interviews», note Stéphane Aymé.

Tous les recruteurs sont invités à participer
L’espace Job Dating de Careho accueillera des entreprises romandes. «Nous avons contacté notre base de données de candidats afin qu'ils nous fassent part de leur souhait d’entretiens. Ils peuvent aussi se rendre spontanément au salon», explique Manelle Affi. Tous les exposants peuvent également bénéficier de cette plateforme et afficher leurs postes vacants dans cet espace. Tous les autres recruteurs du secteur sont aussi invités à participer. «Les candidats et recruteurs intéressés recevront un code promotionnel leur donnant accès gratuitement au salon», précise Mélanie Repond. La thématique du manque de personnel qualifié fera d’ailleurs l’objet d’une table ronde dans le cadre du salon, le 22 novembre à 15h, organisée en collaboration avec la HES-SO Valais.

Le salon Careho se tiendra du 20 au 22 novembre 2022, au CERM à Martigny (VS). Programme complet et billetterie sur:

careho.ch


Petit entretien avec Anouck Marmy,  directrice gestion de projets, events & salons chez FVS Group, responsable du salon Careho et membre de la direction [IMG 2]

«Plus que jamais, le besoin de se revoir et d'échanger se fait sentir»

Après une première édition et quatre ans d’absence, le salon Careho revient. Entre-temps, le Covid est passé par là, les foires n’ont pas la vie facile, les entrepreneurs non plus. Qu’est-ce qui a motivé FVS Group à reconduire ce salon?

Le secteur de l’hôtellerie-restauration a été lourdement impacté et est confronté à de nombreux défis. Plus que jamais, le besoin de se revoir et d'échanger se fait sentir. Très peu d’événements professionnels ont eu lieu ces dernières années, encore moins en Suisse romande avec la disparition de Gastronomia et du Sirha Genève. Careho souhaite offrir une plateforme d’échange aux professionnels de la branche.

Avez-vous dû repenser cette seconde édition en prenant en compte ces nouveaux défis?
Il a fallu se rappeler au bon souvenir de la première édition et remettre le salon sur les rails. Nous avons profité de cette pause pour nous repositionner et redéfinir nos valeurs. Notre volonté consiste à devenir le rendez-vous des professionnels des métiers de bouche et de l’hôtellerie, au cœur des Alpes, et ce, tous les deux ans, en alternance avec le salon Igeho de Bâle et en complément de la Zagg de Lucerne.

Cependant, Careho se différencie d'Igeho et de la Zagg...
Nous assumons totalement le fait d'être un salon plus petit, plus régional, plus convivial. Nous accueillerons 80 exposants sur 4000 m², des entreprises autant valaisannes, romandes que suisses, des grands acteurs et de petits artisans, offrant une bonne mixité des secteurs d'activité. Nous tablons sur 6000 à 8000 visiteurs sur trois jours.

Quelles sont les nouveautés de cette édition?
De nouveaux espaces et un programme d'animations rendront le salon plus vivant. Le «Forum» sera dédié à des conférences et des tables rondes et les «Ateliers» à des démonstrations, par exemple de bières artisanales ou de produits japonais. L'espace de réseautage «Le Bistrot» offrira une atmosphère décontractée où il fera bon échanger autour d'un verre et l'espace «Job dating» facilitera une première rencontre entre recruteurs et chercheurs d'emploi. 

 

htr hotelrevue est partenaire média du salon Careho

Laetitia Grandjean