Au terme de son assemblée générale tenue à 1111 mètres d’altitude au Grand Hôtel des Endroits, à la Chaux-de-Fonds, l’Association romande des hôteliers (ARH) vient d’élire son nouveau président Nicolas Ming, directeur général d’Astra Hospitality Services. Il a été élu par 30 voix sur 54, pour 24 à l’autre candidate Nathalie Seiler-Hayez, directrice générale de l’Association Swiss Deluxe Hotels. Nicolas Ming occupe le poste de vice-président de l’ARH depuis environ sept ans.

Il reste un membre impliqué de la gestion hôtelière quotidienne à travers la direction de ses trois établissements qu’il gère avec son frère Christophe: l’Astra Hotel Vevey, quatre étoiles supérieur de 100 chambres au cœur de la ville, l’Hôtel du Nord à Aigle, un trois étoiles garni de 24 chambres et l’Hôtel Restaurant de Châtonneyre, trois étoiles, de 17 chambres dans le village de Corseaux. Actif dans l’entreprise familiale basée à Vevey depuis 25 ans, il participe aux travaux des associations hôtelières à différents niveaux depuis une vingtaine d’années.  

Nicolas Ming, comment allez-vous présider l’ARH?
Je me réjouis de prendre mes fonctions et d’accompagner l’équipe actuellement en place, qui fait d’ailleurs un travail remarquable. J’ai ensuite envie de guider l’évolution permanente pour que nos hôtels soient rentables et reconnus à leur vraie valeur liée à leurs prestations et leurs fonctions. Sans complication, sans révolution en réunissant tout le monde autour de notre cause.

Comment jugez-vous le service aux membres offert par l’ARH?
Nos activités et nos finances se portent bien. On offre déjà des prestations de service intéressantes à nos membres comme une analyse individuelle sur la cybersécurité ou l’aide à la mise en place de la nouvelle loi sur la protection des données.

Que pouvez-vous dire de la thématique actuelle de la formation?
On doit pouvoir offrir des formations de qualité à nos collaborateurs en emploi. Mais aussi aux personnes qui viennent d’autres branches, cela doit rester simple, efficace et rapide. Il faut aussi communiquer positivement sur notre branche, à travers les conditions de travail mais aussi l’esprit de famille et sur notre travail d’intégration.

Comment défendre au mieux les intérêts politiques de la branche?
Il faut tout simplifier, cela passe par moins de contraintes, de charges. Les conséquences de nouvelles lois sont parfois insoutenables pour les entreprises, et il n’est pas possible de répercuter ces prix sur nos clients.

L’ARH représente les cantons de Vaud, de Neuchâtel, du Jura et de Fribourg. Cela complique-t-il son organisation?
Non, mais cela nécessite de parler avec quatre gouvernements, quatre députés, quatre chefs de service. Mais on peut aussi compter sur des sections locales bien organisées.

Pensez-vous qu’HotellerieSuisse pourrait être plus présente en Suisse romande?
Oui, absolument, avec un hub à Lausanne, en délocalisant quelques postes de travail en Suisse romande.

Comment se passe la collaboration avec l’Association hôtelière du Valais et la Société des hôteliers de Genève?
Il arrive que nous ayons des vues différentes sur certains sujets, car nos réalités ne sont pas les mêmes: plus d’établissements de luxe à Genève et plus d’établissements alpins en Valais. On peut arriver à trouver des chemins ensemble. Si la taille critique de chacun lui permet de garder un bureau, cela peut continuer ainsi. Mais nos collaborations peuvent encore s’élargir à moyen terme.

Certaines figures du métier ou des associations vous ont-elles marqué?
Je n’ai pas d’idole, je respecte toutes les générations. J’ai grandi dans une famille d’hôteliers-restaurateurs disséminés à travers la Suisse. J’ai beaucoup appris, à la table familiale, au milieu du restaurant. J’apprends surtout de ma participation à de multiples séances de comité, en décodant leurs rouages, en écoutant des jeunes innovants ainsi que des plus sages expérimentés.


Jean-Jacques Gauer

Un mandat «de sagesse et de passion»

Saluer par une standing ovation l’emblématique Jean-Jacques Gauer, qui vient de remettre son mandat de président de l’ARH après trois ans d’exercice. «Comme annoncé dès le début, je souhaite freiner un peu mes activités en raison de mon âge et laisse ce beau bébé à une jeunesse ambitieuse.» Membre du comité, Maxime Rod lui a rendu un émouvant hommage rappelant sa première rencontre comme stagiaire avec le directeur du Lausanne Palace: «Je me souviens de sa chaleur et de sa bienveillance, et tente de la reproduire avec les jeunes que je reçois aujourd’hui. A la tête de l’ARH, nous avons apprécié sa sagesse, sa passion et ses décisions éclairées.»

Jean-Jacques Gauer rappelle que son mandat a débuté pendant la crise sanitaire et qu’il a appris avec son directeur Alain Becker à informer les membres et négocier avec les autorités. Il s’agissait aussi pour l’association de quitter la caisse vaudoise des hôteliers pour rejoindre Hotela avec l’aide de son directeur Michael Bolt. Mais aussi de trouver de nouveaux locaux pour le siège, de vendre l’ancien bâtiment et de trouver des espaces à Pully dans le bâtiment déjà occupé par GastroVaud, ce qui renforce les synergies avec son directeur Gilles Meystre.

Il s’agissait aussi d’approfondir le réseau à l’interne avec les membres pour qu’il participe davantage aux activités et de renforcer les partenariats commerciaux qui rapportent aujourd’hui à l’ARH 100 000 francs, soit 10% de son budget. Jusqu’ici, Jean-Jacques Gauer connaissait surtout le milieu de l’hôtellerie cinq étoiles à l’international par ses mandats à Swiss Deluxe Hotels et Leading Hotels of the World. A l’ARH, il a rencontré «les problèmes, soucis et espérances» de différents acteurs locaux, «ce qui m’a offert un nouvel ancrage régional».