Brin de nostalgie dans le paysage hôtelier fribourgeois. L’Auberge de jeunesse située dans l’ancien hôpital civil depuis 1988, ferme ses portes aujourd’hui. Définitivement. «Même si nous avons un bon réseau et pouvons proposer aux hôtes de bonnes disponibilités, nous regrettons beaucoup de devoir fermer l'auberge de jeunesse à Fribourg», déclare Fredi Gmür, CEO des Auberges de Jeunesse Suisses (AJS) dans un communiqué. Les hôtes sont désormais réorientés vers l’auberge de jeunesse d’Avenches, celle de Berne devant provisoirement fermer ses portes à la mi-novembre pour transformation.

La Ville de Fribourg, propriétaire du bâtiment datant du 17e siècle, avait prévenu «de longue date» sa volonté de résilier le contrat de location afin de récupérer les locaux. «Bien que la ville de Fribourg ainsi que les AJS souhaitent toutes deux préserver cet endroit et cherchent ensemble des alternatives depuis un moment déjà, aucun local n'a encore pu être trouvé permettant d'ouvrir une nouvelle auberge de jeunesse», précise le communiqué des AJS. 

René Dobler, CEO de la Fondation suisse pour le tourisme social qui gère les locaux des AJS, revient sur les difficultés rencontrées dans la quête d’un nouveau toit: «Afin de pouvoir conserver l'offre, il nous faudrait un bâtiment bien situé et d'une taille semblable. La structure d'un bâtiment existant devrait être adaptée afin qu'il puisse être transformé en auberge de jeunesse à des frais raisonnables. Malheureusement, plusieurs bonnes idées de projet ont échoué pour diverses raisons.»

Doté de 77 lits, l’auberge de jeunesse générait 9200 nuitées par an en moyenne, avec un taux d’occupation de près de 50%. Idéalement situé au centre-ville, non loin de la gare et de l’université, l’auberge perpétuait une longue histoire. Une tradition d’hospitalité remontant à plus de 600 ans en tant que lieu d’accueil pour les pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle.

Cantonnier-poète et chroniqueur à «La Liberté», Michel Simonet évoque avec nostalgie l’entretien de «ses contours herbeux» dans le cadre de son travail de balayeur. «Aux matins d’été, j’y remarquais avec amusement les tee-shirts, linges, slips et chaussettes qui séchaient le long de ses fenêtres, sur des fils sommairement tendus, et par temps frais, les boissons et les victuailles qui stationnaient sur leurs rebords».  (htr/lb)

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