Il est certes réjouissant que les gens vivent de plus en plus longtemps et perçoivent ainsi davantage de rentes. La situation financière de l’assurance vieillesse, en revanche, l’est moins. Le blocage des réformes et le durcissement des positions politiques qui en ont découlé sont également déplorables. Il est donc d’autant plus urgent d’adopter le train de réformes AVS 21, une proposition modérée et équilibrée qui a pour but de garantir l’équilibre financier du premier pilier au moins pour les prochaines années. Pour y parvenir, il est nécessaire, du côté des dépenses, d’adapter l’âge de la retraite (tout en assouplissant et en atténuant les effets pour la génération transitoire) et, du côté des recettes, d’allouer des moyens supplémentaires à l’AVS par le biais de la TVA.  

L’uniformisation de l’âge de référence pour les femmes et les hommes constitue une étape importante de la réforme. Elle correspond à un modèle contemporain assorti de droits et d’obligations identiques, décharge l’AVS de 1,4 milliard de francs nets par an et constitue donc une étape importante pour un financement du 1er pilier durable et équitable pour toutes les générations. L’alignement progressif de 64 à 65 ans par étapes de trois mois par an permet de minimiser les inconvénients pour les différentes générations. À cela s’ajoutent les mesures de compensation pour une génération transitoire de neuf ans au total qui garantissent la viabilité sociale de la réforme. La flexibilisation de la perception des rentes est tout aussi importante et moderne car elle tient compte des différents besoins et permet une transition fluide de la vie active à la retraite. Au lieu de l’«âge ordinaire de la retraite» habituel aujourd’hui, la perception de la rente doit être flexibilisée, ce qui permettra aux femmes et aux hommes de prendre leur retraite entre 63 et 70 ans sous l’AVS et la prévoyance professionnelle obligatoire.

Notre branche contribue elle aussi de manière concrète à la protection de nos rentes. De plus, les employeurs·euses et les salarié·e·s versent leurs cotisations AVS au prorata. Il est en outre prévu que l’AVS soit financée par une augmentation illimitée dans le temps du taux de TVA. Cette hausse est de l’ordre de 0,4 point de pourcentage. Toutefois, le secteur du tourisme est un cas particulier et bénéficie de taux de TVA réduits pour l’hébergement ou l’achat de denrées alimentaires. Or ces taux spéciaux n’augmenteront que de 0,1 point de pourcentage. Ce traitement particulier se justifie par le fait qu’il compense une discrimination au sein des branches d’exportation exonérées de TVA dont le secteur touristique fait l’objet car il ne peut pas être délocalisé. Le respect de cette proportionnalité est très important pour notre secteur et constitue une raison supplémentaire de voter en faveur de la réforme urgente de notre principale assurance sociale.