Le bilan touristique de cet été s'annonce largement inférieur aux niveaux d'avant la crise du coronavirus, selon un premier bilan de Suisse Tourisme (ST), qui anticipe «des résultats globalement inférieurs d'environ 40% par rapport à l'été 2019, année record pour le tourisme suisse». L'organisme, qui a consulté les acteurs de la branche à l'approche de la fin des vacances scolaires, explique mardi que les hébergements prévoient, en moyenne, un recul de 1% sur un an pour la période des vacances.

Les hôtes suisses ont, comme l'an passé, été «le pilier central de la saison touristique estivale», voyageant vers une autre région linguistique que la leur. Les Chemins de fer du Rigi ont ainsi vu «une forte proportion d'hôtes de Suisse romande». Mais la concurrence des destinations à l'étranger a été plus importante qu'en 2020, les frontières étant davantage ouvertes.

Les étrangers sont principalement venus d'Allemagne, du Benelux, de France, d'Italie et du reste de l'Europe. Les professionnels déplorent cependant toujours l'absence quasi totale de touristes des pays lointains, et en particulier d'Asie, en raison de la pandémie.

Cette saison, la pluie et le froid ont aussi pesé. Près des deux tiers des prestataires d'hébergement interrogés ont indiqué que la météo a entraîné des annulations de séjours. Le nombre de réservations à la dernière minute a aussi été bridé.

Pour cet automne, les prévisions «sont modérément optimistes», selon Suisse Tourisme. Une augmentation du nombre de séminaires et de banquets est attendue, pour autant que la situation épidémiologique ne se dégrade pas à nouveau. Les hôteliers et autres aubergistes s'attendent à une hausse des nuitées de 2% par rapport à l'automne 2020. Dans la location d'appartements de vacances, Interhome fait même part d'un bond des réservations de 36% sur un an pour septembre et octobre.

En 2019, lors de la saison estivale entre mai et octobre, 22,6 millions de nuitées avaient été comptabilisées par l'Office fédéral de la statistique (OFS). L'an dernier, ce chiffre avait été sabré de plus de 40%. Les Suisses avaient plébiscité les séjours en montagne, quand les villes avaient souffert de l'absence de la clientèle étrangère. (htr/axw)