ll aime dire qu'il a empoignéla vie à l'envers: «J'ai d'abordfait du ski, puis des affaires.»Marcus Bratter s'est forméen autodidacte, est passé par laplonge et les cours de ski, avant dedevenir l'entrepreneur à succèsque l'on connaît aujourd'hui. Durantses années bohème, il n'a pasoublié le rêve de ses 18 ans: êtrepropriétaire d'un hôtel en montagneen Australie, où il a grandi.Installé à Verbier depuis 40 ans, saréputation dans le monde touristiquen'est plus à défendre. Il est à latête de six enseignes: propriétairedes hôtels Nevaï (4 étoiles) et LaCordée des Alpes (4 étoiles sup.),de la discothèque Farm Club et dumagasin de vin Macbirch. Depuisdécembre, il gère l’Hôtel Montpelier(3 étoiles) et le restaurant d’altitudele Mouton Noir. Sa soifd'entreprendre ne semble pas lequitter. «Je ne crois pas à la retraite», dit-il.

Marcus Bratter n'a pas de curriculumvitae et s'en amuse: «Je n'enai jamais eu besoin. Je ne saisd'ailleurs pas si je m'engagerais,plaisante-t-il. Trop vieux, pas deformation...» Son passage à l'Ecolehôtelière de Lausanne s'est limitéà un semestre: «Je ne regrette rien,mais si j'étais allé jusqu'au bout,j'aurais gagné du temps et surtoutde l'argent.» Ambitieux, preneurde risques inconditionnel. L'ancienskieur acrobatique, aujourd'huiâgé de 61 ans, appliquesa philosophie à l'entreprenariat:«J'aime repousser mes limites. Ilfaut prendre des risques pourréussir, franchir des étapes.» Ilévoque les années de 1990 à 2001comme décisives pour la suite desa carrière.

Son portefeuille s'étoffe et sediversifie, mais il refuse de regrouperses entités, réparties en cinqsociétés anonymes. «Chaque établissementdoit être performant àlui seul», plaide-t-il. Chacun à saraison d'être, constitue «une piècedu puzzle», comme le Macbirchqui se veut aussi centrale d'achat.Dans une optique marketing, ilconcède de les réunir autourd'une marque, King's VerbierGroup, en référenceà sa premièreexpérience de gestionhôtelière.

S'entourer d'uneéquipe jeune
Grandir supposeaussi déléguer.Il est entouréde quatre personnes pour gérerfinances, comptabilité, marketinget ressources humaines. Uneéquipe jeune pour «rester àl'avant-garde», être plus proche del'âge de sa clientèle, suivre l'évolutionrapide des habitudes de consommation.Il nommera prochainementun opérateur pourchapeauter le tout. «Il faut vivre lavie à sa cadence. Je n'ai plus 30 ou40 ans. Je me sens moinsperformant.J'ai envie de skier, de passerplus de temps avec mon fils dehuit ans», explique-t-il.

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