Dans le bureau de Valais Excellence (association d'entreprises) qu'il préside, Yvan Aymon, consultant indépendant en tourisme, ne se départit pas de son sourire. Même s'il le concède en ce vendredi matin: «Nous vivons une situation extrêmement particulière où nous sommes mis à rude épreuve.» Il s'exprime en tant que tout nouveau porte-parole de l'Interprofession des vins du Valais (IVV). Il fait allusion aux affaires qui touchent le monde vitivinicole, notamment celles liées à Dominique Giroud (voir en bas). La semaine dernière, Paul-André Roux a décidé de démissionner de son poste de président de l'IVV au 31 août et a été déchargé de ses tâches liées à la communication. Yvan Aymon, jusque-là chargé de la stratégie à l'horizon 2020 de l'IVV, explique: «La situation liée à la présidence a beaucoup changé, il s'agit aujourd'hui de gérer une crise. Alors que le conseiller national Paul-André Roux avait été appelé pour devenir un ambassadeur des vins valaisans et pour se positionner en termes de stratégie et de promotion.» Donc que peut dire l'IVV de la situation actuelle: «Nous sommes là pour défendre la branche contre les tricheurs, nous nous situons dans le même camp que les médias. La grande majorité des producteurs valaisans respectent les règles et effectuent un travail de grande qualité.»
Les personnes proches du dossier quittent les instances dirigeantes
Même si l'IVV ne possède pas le rapport de l'administration des contributions, elle prend note que douze noms de personnes qui auraient abusé ou été abusées y figurent. Dans l'attente du jugement, tout membre des instances dirigeantes qui serait mis sous les feux des projecteurs pour suspicion de fraude, justifié ou non, s’est engagé à se retirer jusqu’à droit connu. C'est le cas pour Cédric Flaction, membre du comité, ami de Dominique Giroud et de Charles Albert Fumeaux, membre de la commission qualité, nouveau directeur de Château Constellation (Giroud Vins). Le comité de l'IVV est formé de six personnes, des deux grandes familles du vin valaisan, trois pour l'encavage et trois pour la production. Le président, lui, devait se situer hors famille. Ce devrait être le profil du prochain, à moins que les statuts soient revus. Yvan Aymon ne peut pas nier que ces affaires viennent écorner la bonne image du vin valaisan: «Alors que nous nous situions sur une courbe ascendante en termes de qualité et d'image depuis près de vingt ans.» Mais il tient aussi à défendre une thèse plus complexe: «A ma grande surprise, l'ambiance n'a jamais été aussi bonne entre le monde de l'encavage et celui de la production. Tout le monde se serre les coudes, affiche sa cohésion. Ces affaires remettent la branche face à ses enjeux», précise Yvan Aymon qui fut en charge de la logistique puis du marketing de Provins entre 1988 et 1998, avant de rejoindre Valais Tourisme.
Affaire Giroud: petite synthèse Lundi, la justice genevoise précise que l'industriel valaisan restera sous les verrous pour une durée potentielle d'un mois tout comme le hacker professionnel et le détective privé. L'agent du Service du renseignement de la Confédération devrait être sous les verrous jusqu'au 31 juillet. Du côté valaisan, une commission de gestion du Grand Conseil planche sur les dossiers et devra rendre un rapport en septembre. Le conseiller d'Etat Maurice Tornay avait été mis en cause, pour avoir été notamment le réviseur des comptes de la cave. Le président du gouvernement Jean-Michel Cina vient de lancer un appel au calme et a demandé aux citoyens de s'unir. (aca) |