Anja Loetscher, le Bureau des congrès a engendré près de 130 500 nuitées en 2012. Est-ce pour vous révélateur d'une bonne année?

2012 fut une bonne année, mais je me méfie des statistiques. Selon moi, l'impact économique compte plus que le nombre de nuitées. Car une nuitée peut valoir 10 ou 100 francs. Nous préférons parler du nombre de délégués accueillis, 44 406 en 2012. En considérant une dépense de 600 francs par personne en moyenne, nous estimons à 57,5 millions de francs les retombées économiques pour Genève et sa région. Mais il faut être prudent car une fois le contrat signé, nous n'avons pas le suivi exact de l'hébergement choisi, des activités organisées, de leurs dépenses personnelles.

Vous dirigez le Bureau des congrès depuis sa création en 2007. Quelle évolution avez-vous pu observer sur ce marché?

Les résultats sont assez stables (voir tabelle, ndlr). Mais je remarque que la compétition est devenue plus féroce. La durée des congrès est globalement plus courte, les participants sont moins nombreux, les organisateurs plus sensibles

au prix. Des éléments à mettre en lien avec la conjoncture actuelle. Les rencontres virtuelles prennent également de l'ampleur. Mais Genève n'y est pour l'heure pas trop confrontée.

Qu'en est-il des nouveaux acteurs sur le marché?

Certaines destinations d'Europe de l'Est, comme Prague, Budapest, disposent aujourd'hui d'infra­structures à la hauteur des exigences, ce qui n'était pas le cas il y a encore quelques années. Outre le fait qu'elles soient meilleur marché, le désavantage principal pour nous est de voir s'élargir le tournus des congrès entre les villes potentielles. Et donc de devoir attendre plus longtemps jusqu'à ce que certains d'entre eux reviennent chez nous.

Cela signifie que la concur­rence s'est accentuée?


Je ne parlerais pas de concurrence. Il est logique en soi que les associations cherchent à varier leurs destinations, c'est aussi un moyen pour elles d'augmenter leur nombre de membres. Plus que les pays de l'Est, nos concurrents les plus proches sont les destinations d'Europe occidentale, comme Berlin, Vienne, Barcelone. Et, au niveau international, Doha ou Dubaï qui sont prêtes à acheter des congrès, parfois pour un million! Chose que nous ne pouvons pas faire, malgré le soutien que nous apportent les autorités. Notre budget annuel de promotion est d'environ 600 000 francs!

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