Une nature préservée, des traditions vivantes, un patrimoine bâti intact, une race bovine connue loin à la ronde. Avoir toutes les cartes en main ne suffit pas à s'imposer sur la scène touristique. Le Val d'Hérens se trouve confronté à une étape charnière de son développement touristique. Un projet en consultation vise à renforcer la structure de marketing Val d'Hérens Tourisme, tout en déchargeant les cinq offices de tourisme régionaux. Cette professionnalisation doit permettre d'élever le Val d'Hérens au rang de marque et de destination. Avec un défi majeur: dépasser l'esprit de clocher.

«Nous avons une bonne matière première mais une faible commercialisation », estime Serge Gaudin, conseiller communal d'Evolène en charge du tourisme. Louis Moix, président de la commune de Saint-Martin et pilote de cette réflexion, associe ce projet à une nécessité économique. «Face à l'agriculture de montagne qui part en vrille, le tourisme est devenu indispensable. Côté performance, on peut mieux faire. Pas de quoi vivre du tourisme dans ces conditions.»

La baisse des nuitées au cours des dix dernières années agit comme une sonnette d'alarme. «Une perte de 15 à 20%, dont 80% de cette baisse assimilée à la parahôtellerie », indique Serge Gaudin. Le Val d'Hérens compte 23 hôtels (713 lits) qui ont comptabilisé quelque 42 000 nuitées en 2014, sur près de 644 000 au total. Deux projets hôteliers à Evolène, dont un 4 étoiles, permettraient «d'apporter une sacrée dynamique à la région», estime Serge Gaudin.

Une promotion centralisée et confiée à des professionnels
A cette situation s'ajoute la nouvelle loi sur le tourisme du canton du Valais qui incite à se réorganiser. «Actuellement, les responsable des offices de tourisme sont des hommes à tout faire, chacun fait sa promotion. Nous voulons laisser cette tâche aux professionnels, en la centralisant au sein de Val d'Hérens Tourisme », explique Louis Moix. Les offices de tourisme des communes concernées – à savoir Evolène, Mont-Noble, Saint-Martin, Hérémence et Vex – se limiteront à l'accueil et à l'animation.

L'adoption de nouvelles taxes touristiques au niveau communal devra permettre «d'au moins doubler» les moyens financiers de la structure, estime Louis Moix. Celle-ci fonctionne actuellement avec un budget annuel de 490 000 francs. Evolène et Nax ont par exemple accepté une taxe de promotion touristique. La part dévolue à la structure sera déterminée ultérieurement. L'année 2016 sera de transition, la mise en oeuvre interviendrait en 2017.

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