L'appel d'offre «pour desfood-trucks et standsculinaires en ville de Fribourg»,lancé par les autoritésmunicipales semblait à labase assez inoffensive. Et mêmerédigée de façon enjouée: «Finisles plats industriels et insipidesmangés sur le pouce, place auxpetits plats à la main avec desproduits frais et locaux. Dès le 1erjanvier 2016, la Ville de Fribourgmettra à disposition, sur le domainepublic, douze emplacements.»C'est pourtant ce mêmetexte qui lundi mit le feu auxpoudres et donna naissance à cecommuniqué: «Gastro Fribourg apris connaissance avec étonnement,voire consternation del'appel lancé par la commune.Nous considérons entre autres,que ce n'est pas le rôle d'un exé­cutif communal d'encouragercette forme de restauration quiconstitue à maints égards, uneconcurrence déloyale vis-à-visdes établissements de la cité quis'acquittent de contributions etsont soumis à kyrielle d'obligationslégales auxquelles échappentles food-trucks.»

Le bras de fer semble telluriqueentre le conseiller communalThierry Steiert qui parle «de nouvelleanimation dans les rues» etMuriel Hauser présidente de GastroFribourg qui qualifie les foodtrucksde «popotes roulantes».Afin de dépassionner le débat,nous avons contacté deux fribourgeoiscuisiniers de formation:Raymond Surchat, présidentde l'Association fribourgeoise deshôteliers et Fabio Pagani, fondateuret tenancier de The RollingChefs. Le directeur du Parc Hôtelcomprend que les clients recherchentdes émotions différentes,mais pense que ce n'est pas à uneville d'en faire la demande: «Nousparlons de commerces itinérantset non d'établissements publics.A Lausanne, j'ai vu un food-truckinstallé en face d'un restaurant,franchement cela me choque.» Lejeune diplômé de l'Ecole Vateldéjà présent avec son food-trucksur deux emplacements privés ducanton de Fribourg, dont un enville, loue l'initiative des autorités:«Ils proposent aux postulantsun cahier des charges clairqui permettra d'éviter le n'importequoi. Nous sommes avec LeCamion Rouge, des pionniersdans ce canton, nous connaissonsparfaitement les normesd'hygiène, j'ai déjà été contrôléune fois et n'ai eu aucun problè­me.» Ironie du sort, le jeune hommeest membre de Gastro Suisse.

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