Le promu romand Gault-Millau de l’année avec18 points, Michel Roth,au Bayview du PrésidentWilson de Genève, peut se raconterde diverses manières: une légendede l’hôtellerie de luxe parisienne;petit garçon lorrain deSarreguemines devenu meilleurapprenti de France en 1977; troisièmelauréat de l’histoire du Bocused’or en 1991; un obsessionneldu détail aux fourneaux;Meilleur Ouvrier de France en1991; un homme qui aime éprouverla chair de poule quand ilmange.
Souvenirs personnelsd’abord: son apparition pendantla période de Noël sur Arte en2013, où il racontait avec raffinementet simplicité les repas defêtes,ceux de l’Elysée et ceux dela Louisiane profonde. En novembre2014, on le rencontre enchair et en os pour parler de sonconcept Umami, à Genève, sonhumilité et sa complicité avec sonchef Franck Meyer nous interpellent,les deux hommes évoquentleur fascination pour les nourrituresnippones de rue.
40 ans au firmament de la grandecuisine française
Lundi, au Park Hotel, à Vitznau,la décontraction de Michel Rothfrappe, fine cravate noire aunoeud cool et coulant, tel le présentateurde télévision FrédéricTaddeï: «J’ai envie de sauter enl’air comme un petit garçon, jevois l’émotion sur le visage de cejeune chef de l’année Nenad Mlinarevic,constate le sérieux et lacréativité du repas qu’il nous sert.Je reconnais au Gault-Millau cettequalité de rechercher toujours lesnouveaux talents. Michelin faitun travail très sérieux aussi, peutêtreun peu plus classique. Moi jeme sens comme Nenad, contentd’avoir pu me remettre en questiondepuis fin 2012 en arrivant enSuisse, et avec mon équipe avoirconstruit sérieusement un chemin.J’arrive enfin à dire monrestaurant, je me sens libre.»
Maison peut aussi évoquer MichelRoth et ses 40 ans au firmamentde la grande cuisine française,dont près de 30 ans au Ritz, endeux périodes. Il y entre commepremier commis en 1981, gravittous les échelons sous la directionde Guy Legay. Il devient en1992 chef de cuisine du restaurantL’Espadon.
