Imaginez un corps diplo­matique dont le premier réflexe serait d’observer la verticalité des bulles… Vendredi soir, au Président Wilson de Genève, cinq lauréats suisses du concours européen des Ambassadeurs du champagne, réunis pour les dix ans, donnaient une idée de l’ambiance qui peut ­régner dans de telles assemblées. Face à un «Deutz», cuvée 1999, les visages deviennent sérieux, les voix se confondent: «Des ­notes de beurre, de miel, de champignons. On sent l’automne, les sous-bois.»

Un champagne qui emmène encore ailleurs que les deux excellents breuvages servis en début de soirée: un «Jacquart» extra brut et un «GH Mumm» brut sélection grand cru. Cette cuvée 1999 contient 55% de Pinot noir, 35% de Chardonnay et 10% de Meunier. Elle exige neuf ans de cave minimum. Face à un tel millésime que pouvait bien concocter le chef du Bayview, Michel Roth (17 points Gault et Millau et une étoile Michelin). Il propose un bar flottant recouvert d’une gelée citronnée, en coulis de co­riandre dense et chaud, accompagné de deux agnolottis, tels des tatamis recouverts de grains de caviar.

Un repas de gala dans neuf pays européens
Cette année le Comité interprofessionnel du vin de Cham­pagne, installé à Epernay et qui ­re­groupe l’ensemble de vignerons et des négociants produc-teurs, a décidé de renoncer au concours et de rassembler ses ambassa­deurs autour d’un repas de gala dans chaque pays participant.

Alors qu’après neuf éditions, 80 professionnels portent ce titre au sein de neuf pays. A Genève, on a découvert l’humour pince sans rire du Genevois Bruno Carroy (lauréat 2005); le charme délicat du Tessinois Davide Commoli (2008); la rigueur iconoclaste de la Zurichoise Silvia Gautschi McNulty (2010); la curiosité insatiable du mélomane Bulgare et Neuchâtelois Tzvetan Mihaylov (2011); la décontraction gouleyante venue du Sud-Ouest de la France et de Genève d’Axel Caubet (2012).


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