Lorsque l’on cherche uneexplication à la renomméebritannique de Verbier,la réponse nousrenvoie souvent à l’armée anglaise.Fidèle depuis une vingtained’années, six semaines entre décembreet janvier. «Beaucoupd’Anglais ont découvert la stationpar ce biais-là, indique le présidentde la commune de BagnesEloi Rossier. Cette clientèle a prisle dessus dès les années 1980». Lebouche à oreille, la présence destars comme James Blunt ont prisle relais: des touristes devenus fidèles,parfois propriétaires, certainsrésidents et impliqués dansl’économie locale.

En hiver, la clientèle britanniquereprésente le marché numéroun à Verbier, devant la clientèlesuisse. «Environ 32% des nuitées»,estime Joël Sciboz, directeur del’Office du tourisme. Comme laSuisse dans son ensemble (lireencadré), Verbier a vu ses nuitéesbritanniques fondre suite à la criseéconomique de 2008, une pertede 70 000 nuitées hôtelières et parahôtelièresen cinq ans (-40%),cumulant un total de près de105 000 nuitées en 2013. L’an dernier,les statistiques remontaientprogressivement. «Notre objectifest de retrouver le niveau d'avantla crise», indique Joël Sciboz.

Si l’abolition du taux plancherde l’euro par la BNS chambouleles prévisions, la stratégie globalen’en demeure pas moins définie:«La fréquentation en hiver eststable,mais il existe un fort potentielen été, où les Britanniquesreprésententnotre troisième marché,environ 7% de notre clientèle», note Joël Sciboz. Il mise surle VTT, pendant du freeride en hiver,fidèle à son positionnementde station de sport extrême et fun.

La population résidente anglaise atriplé sur la commune de Bagnes
Au-delà des touristes de passage,Verbier abrite une importantepopulation anglaise, résidente oupropriétaire d’un appartement oud'un chalet de vacances. Certainsy sont établis en famille, parfoisl'un des conjoints a gardé une activitéprofessionnelle à Londres.En dix ans le nombre de résidentspermanents a triplé, ils étaient 467en 2014. Avec les saisonniers, lacommune de Bagnes a recensé948 ressortissants britanniquesl’an dernier, soit 25% de la populationétrangère, après la France etdevant le Portugal.

De saisonnier à locatairepuis propriétaire
Cette configuration contribueau dynamisme de Verbier, certainsy ont développé leurs affaires.«Alors que les travailleursportugais font tourner l'industrietouristique et la construction enbasse saison, les Anglais ont investidans l'économie», relève EloiRossier. Des entrepreneurs quis'appuient sur leurs contacts outre-Manche pour nourrir leurs affaires.A l'image de John Bristow,agent immobilier au Châble depuis2012: «J'ai découvert Verbierdurant une saison d'hiver, puism'y suis établi, il y a 13 ans. Masociété est née d'un besoin organique:j'ai commencé par trouverdes chambres pour les saisonniers,puis à gérer des biens en locationpuis à la vente.» La clientèlebritannique représente 40 à 50%de sa clientèle à l'année.

«Les Anglais apportent une autrevision du tourisme, plus ouverte,plus entrepreneuriale, partageJoël Sciboz. Conformément à leurcrédo ‹Work hard, play hard›, ilsont ancré à Verbier la culture del’après-ski.» Revers de la médaille:l’intégration, qui passe par l'apprentissagede la langue, pas toujoursoptimal. On se souvient ducoup de gueule d'un habitué de lastation en 2009 caractérisé par desautocollants qui disaient: «In Verbier,we speak French».

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