Une scène construite sur le lac. Claude Nobs inventeur du Montreux Jazz Festival en rêvait, elle verra cette année le jour en pouvant accueillir 500 spectateurs, en face sur la berge, des concerts dans l’esprit du sonore Jazz Lab. «On va vivre un festival très important, avec la musique au centre et non du divertissement, pas un sparadrap sur une blessure», dit joyeusement Mathieu Jaton, directeur du Montreux Jazz Festival.

Cette 55e édition, du 2 au 17 juillet, s’impose comme le premier grand festival de Suisse à reprendre une activité, même si elle s'ouvrira essentiellement aux détenteurs d'un certificat Covid exigé pour assister à tous les concerts payants. «Toute la destination reste meurtrie émotionnellement et humainement par l’abandon de l’évènement l’an dernier», nous rappelle Estelle Mayer, présidente de la Société des hôteliers Montreux-Vevey.

Un partenariat très étroit entre palace et festival
«Notre public se sentira bien, pourra se détendre malgré les contraintes et le redimensionnement, et parmi les mille raisons qui nous donnent envie de réagir, l’ADN touristique et économique du festival y contribue grandement», assure Mathieu Jaton. L’ensemble des acteurs touristiques ne trouve pas de mots pour saluer la volonté des organisateurs de mettre sur pied l’évènement.

Christoph Sturny, directeur de Montreux-Vevey Tourisme et de Montreux-Riviera, souligne sa joie: «La puissance de chasse-neige d’un évènement au rayonnement mondial, avec ses 15 000 heures de concerts filmés disponibles sur les réseaux sociaux et ses festivals labélisés Montreux au Japon, au Brésil et en Chine.»

Une présence essentielle pour les hôteliers, en temps normal le festival assure «un remplissage à pratiquement 100% à Montreux», assure Estelle Mayer. Cette année, 50% devraient être garantis, mais elle craint que Vevey souffre plus de cette reconfiguration. Le festival constitue «un beau lancement pour notre saison estivale, on utilisera aussi la scène sur le lac pour d’autres évènements liés à notre opération Dolce Riviera les semaines suivantes», précise Christoph Sturny.

«Ils pourront descendre de leur chambre pour jouer ensemble»
Le Fairmont Montreux Palace et le Montreux Jazz Festival vivent depuis plus de cinquante ans un partenariat très étroit en juillet. «Vous imaginez des artistes qui jouent dans des festivals comme Glastonbury ou Coachella. Ils arrivent à Montreux et peuvent se rendre à pied sur le lieu de leur concert depuis ce merveilleux Hôtel Belle Epoque; cela constitue un atout incroyable pour les attirer.»

Cette année, le Montreux Palace s’imposait comme «lieu central d’implantation, vaisseau amiral, plutôt que le centre des congrès 2m2c, parfait pour nos éditions standard, mais trop gros pour cet évènement centré sur le slogan small and beautiful.» L'hôtel accueillera trois scènes dans ses espaces. «Le palace sera au cœur du festival avec les concerts gratuits dans les jardins, tout comme dans le hall d’entrée, et payants au petit théâtre», s’enthousiasme Michael Smithuis, directeur du palace de 236 chambres et suites.

Les artistes peuvent se rendre à pied sur le lieu de leur concert depuis ce merveilleux Hôtel Belle Epoque.
Mathieu Jaton, Directeur Montreux Jazz Festival

Tous les restaurants deviendront des espaces de vie. Le Montreux Palace espère un taux d’occupation de 70% pendant le festival et se réjouit de retrouver les 15% de fidèles qui reviennent chaque année. Le Montreux Palace plus qu’un hôtel pour la destination, comme le confirme Christoph Sturny, directeur de Montreux-Vevey Tourisme: «Si le palace tourne à fond, toute la destination en bénéficie.»  

Des musiciens au cœur d’une jam session au Montreux Jazz Festival nourrissent la légende au Funky Claude Café puis au Petit Palais, comme celle de Prince au bout de la nuit. Cette année, les artistes se retrouveront pour la première fois directement dans le hall du Fairmont Montreux Palace. «Ils devaient auparavant traverser la foule. Là, ils pourront directement descendre de leurs chambres pour venir jouer ensemble», se réjouit Mathieu Jaton, directeur du festival.

D’ailleurs la direction du festival a proposé à ces nombreux artistes amis de venir passer «quelques jours de villégiature, de vacances au palace. Après les 18 mois terribles qu’ils viennent de passer, ils vont se sentir comme chez eux et ensuite on leur dira de venir jouer, jamer, quand ils veulent», s’enthousiasme Mathieu Jaton.