«Nous avons dû refuser l'entrée à trois ou quatre habitués qui n'avaient pas le certificat. Ils sont repartis en faisant la tête. C'est malheureux, mais nous n'avons pas le choix», raconte une serveuse d'un tea-room du centre-ville. La scène s'est reproduite dans d'autres établissements, a constaté Keystone-ATS.

Au restaurant du grand magasin Manor, les entrées sont canalisées et il faut montrer son certificat. Des clients sans pass sanitaire repartent en haussant les épaules. Une femme non vaccinée, venue avec son nouveau-né dans les bras, veut aller s'installer sur la terrasse, mais elle se fait refouler. «Nous sommes obligés de faire un contrôle strict», explique une responsable.

Problèmes techniques

Selon le restaurant ou café, il n'est pas rare que seul le certificat soit exigé, alors que le client est aussi censé montrer une pièce d'identité. La validation du certificat pose aussi parfois des problèmes du point de vue technique, surtout pour les personnes qui présentent leur QR code sur un support papier.

Malgré tout, la grande majorité des clients installés à l'intérieur semblaient se plier de bonne grâce aux nouvelles règles. Dans un restaurant sous-gare, certains habitués ont toutefois remarqué qu'ils espéraient ne pas devoir ressortir leur pass tous les jours.
«Une fois, ça suffit», estime l'un d'eux.

Tout comme pour les restaurants, l'obligation de montrer patte blanche n'a pas provoqué de file d'attente lundi devant la bibliothèque municipale de Lausanne. «On était dans l'expectative. Nous sommes surpris, car il y a moins de monde», explique Mélanie Kohler, responsable de l'accueil du public. Durant la première heure d'ouverture, tous les lecteurs ont pu présenter leur certificat. A l'intérieur, le masque n'est plus obligatoire, mais nombreux sont ceux qui le portent encore.

Pas plus de contrôles

Du côté des autorités, le nombre d'établissements à contrôler - 238 la semaine dernière - n'a pas été revu à la hausse avec l'extension du certificat Covid. «Nous en faisons déjà beaucoup et nous ne pouvons pas en faire davantage», explique Jean-Christophe Sauterel, responsable de la communication à l'Etat-major cantonal de conduite (EMCC).

Les contrôles des dernières semaines ont montré que les directives sanitaires sont appliquées dans 98% des cas. M. Sauterel ne s'attend pas à «de grosses différences» avec le renforcement des mesures. Il précise que les contrôles seront toujours ciblés, en fonction notamment de l'affluence. Un bar en début de soirée a ainsi plus de chance de se faire contrôler qu'un salon de thé en pleine journée, illustre-t-il.

Le porte-parole de l'EMCC souligne qu'il s'agit avant tout «d'accompagner» les établissements et, quand cela est nécessaire, de leur demander de corriger leur pratique. Une sanction n'interviendra que pour ceux qui persistent à ne pas se plier aux nouvelles règles.

Comme jusqu'ici, les contrôles sont effectués par la task force Covid, formée des différentes polices du canton (polices du commerce, communales et cantonale). La coordination est toujours du ressort de l'EMCC. (htr/axw)