La vie est parfois faite de rencontres marquantes. Alexis Carignano, étudiant en année préparatoire à l’EHL de Lausanne, se souvient de celle-ci avec un enthousiasme intact: «Je devais avoir 12 ou 13 ans. Mes parents m’ont emmené à l’Hôtel de Crillon, à Paris, un palace où ils avaient célébré leurs noces. J’ai été fasciné. Par chance, le directeur général se trouvait à l’entrée du palace et saluait les clients. A travers notre bref échange, il m’a transmis sa passion. Quelque chose s’est réveillé en moi.»

L’intérêt du Français, aujourd’hui âgé de 19 ans, n’a pas faibli. Son rêve: diriger un hôtel de luxe, à l’image du Crillon. «On ne peut être qu’émerveillé par la grandeur et la splendeur de ce type d’établissement. Au-delà du décor, je me suis rendu compte que je souhaitais vraiment travailler avec l’humain. J’aime beaucoup parler aux gens, transmettre. Avec l’essor de l’informatique, on a tendance à perdre le contact.»

Le projet d’Alexis Carignano est tout tracé. Afin de confirmer ses ambitions, il organise deux stages dans sa ville natale de Belfort, dans un hôtel et un restaurant. Ces premières expériences lui plaisent. Dès ses premiers workshops à l’EHL, il se rend compte de l’exigence des clients: «Ce n’est pas un frein, bien au contraire, cela me motive à tout mettre en œuvre pour que les clients repartent avec le sourire.»

En parallèle de ses études, Alexis Carignano travaille au service dans divers établissements lausannois. «Cela me permet de voir les différences de réalité et de m’immerger dans un cadre professionnel.» Il apprécie particulièrement l’échange avec la clientèle. «Arriver à casser un peu la glace avec les clients, c’est ce que j’adore et ce qui permet de se distinguer», estime-t-il.

Le bouchon de champagne s’envole
Se souvient-il d’une anecdote en particulier? Il sourit et raconte: «C’était au Berceau des Sens, le restaurant étoilé d’application de l’EHL. Au moment d’ouvrir la bouteille de champagne, je n’ai pas bien mis mon doigt sur le bouchon… Le bouchon a volé, passé au-dessus de la lampe et tapé le plafond. Heureusement, il n’a touché personne. J’ai gardé le sourire et dit aux clients que cela faisait partie du spectacle. Ils ont rigolé aussi. Cerise sur le gâteau, il est arrivé exactement la même chose à ma professeure, cinq minutes plus tard!»

Arriver à casser un peu la glace avec les clients, c’est ce que j’adore et ce qui permet de se distinguer

En tant qu’étudiant à l’EHL, il apprécie que l’école favorise l’esprit d’équipe, un élément essentiel à ses yeux dans les métiers de l’hôtellerie. Il a appris à bien s’organiser pour démarrer sa journée dans les meilleures conditions possibles: «Anticiper la moindre est nécessaire. Par exemple, lorsqu’on travaille en boulangerie, on commence à 6 h. Donc si on attend le matin pour repasser sa veste de cuisine, cela risque d’être un peu compliqué.»

Un souvenir marquant
Ce fervent défenseur des contacts humains se décrit plutôt comme «old-school» face à l’usage des nouvelles technologies dans l’hôtellerie. Pour la suite, Alexis Carignano mise sur le cumul d’expériences pour parvenir à son objectif: «Si l’occasion se présente de diriger un hôtel, qu’il appartienne à une chaîne ou qu’il soit indépendant, je ne refuserai pas. C’est le métier de mes rêves. Je vais donc continuer à apprendre, à étoffer mes compétences, étape par étape.» Y a-t-il un hôtel qu’il aimerait particulièrement diriger? «Je rêve encore beaucoup du Crillon», avoue-t-il, toujours avec le sourire.