En 2023, l’hôtellerie suisse a atteint un record historique avec 41,8 millions de nuitées, soit une augmentation de 9,2 % par rapport à 2022. Cette croissance est principalement portée par la demande étrangère, qui a progressé de 21,8 % pour atteindre 20,9 millions de nuitées, tandis que la demande indigène est restée stable à un niveau élevé avec 20,8 millions de nuitées.
Malgré ces chiffres encourageants, de nombreux petits établissements, notamment situés dans des régions à faible activité annuelle et dépendantes du tourisme saisonnier, peinent à trouver des repreneurs. Cette réalité freine les candidats à la reprise, malgré un contexte globalement favorable à l’investissement.
Un modèle économique confronté à la saisonnalité
Dans les zones de montagne ou les destinations très touristiques, la rentabilité des hôtels repose souvent sur quelques mois d’activité intense. Par exemple, la saison d’hiver 2023/2024 a enregistré 18 millions de nuitées, soit une augmentation de 2,9 % par rapport à la saison précédente.
Cette dépendance à la météo et aux saisons rend difficile la pérennisation de l’exploitation à l’année, un facteur dissuasif pour les jeunes hôteliers, qui privilégient désormais des établissements en plaine ou en zone urbaine, plus réguliers en termes de fréquentation.
Redynamiser les hôtels avec des modèles innovants
Pourtant, ces établissements ont parfois un fort potentiel inexploité. En repensant leur modèle économique via la diversification des services, des offres bien-être, ou en collaborant avec d’autres acteurs touristiques, certains hôtels parviennent à redresser leur situation et à attirer une nouvelle clientèle. Par exemple, un hôtel à Charmey a doublé sa fréquentation annuelle en intégrant un spa thermal ouvert au public et en organisant des partenariats avec des stations de ski voisines.
La montée en puissance des portefeuilles hôteliers
Face à ces contraintes, une tendance émerge: celle de la constitution de portefeuilles d’hôtels. Plutôt que d’investir dans un seul établissement, des investisseurs suisses et étrangers misent sur la mutualisation: acquisition de trois à cinq établissements dans un rayon régional, avec centralisation des fonctions RH, marketing et achats.
A Genève et ses environs, ce modèle a permis à un groupe familial de faire passer la rentabilité de chaque hôtel de 5 % à plus de 12 % en trois ans, tout en maintenant leur charme local. Cette approche séduit les investisseurs expérimentés, capables de superviser plusieurs sites, même en zone isolée, et de tirer parti des synergies entre établissements.
Des perspectives solides pour les grands établissements
Le marché des grands hôtels, avec plus de 50 chambres, affiche quant à lui une forte attractivité. Ces structures bien équipées, souvent situées dans des zones dynamiques, répondent aux attentes des groupes hôteliers ou investisseurs institutionnels en quête d’actifs stables et performants. Par exemple, les régions de Genève et de Berne ont enregistré des hausses de près de 11 % par rapport à 2019, s’inscrivant largement au-dessus de la moyenne nationale.
En revanche, les hôtels plus modestes peinent à trouver preneur, malgré leur valeur patrimoniale ou leur charme. Des acteurs spécialisés parviennent cependant à connecter ces établissements à des repreneurs motivés, souvent séduits par des projets de réhabilitation ou de repositionnement (exemple passage à un concept boutique hôtel ou bien-être).
Un secteur solide, en pleine mutation
Malgré les défis, l’hôtellerie suisse reste en bonne santé. Avec une hausse de 9,2 % du nombre de nuitées étrangères entre 2022 et 2023, l’hôtellerie suisse reste solide.
La fréquentation est élevée, soutenue par la reprise du tourisme international et la diversification des clientèles. Mais la mutation du secteur est inévitable, notamment dans les régions où l’activité économique reste limitée.
L’avenir de ces établissements passera par l’adaptation, l’innovation et la coopération régionale. Les hôteliers devront se réinventer en s’appuyant sur les forces locales, en créant des expériences uniques et en intégrant leur offre dans un tissu touristique plus large. Autant de leviers pour redonner un second souffle à des structures fragilisées, tout en contribuant à la vitalité des régions.
Cet article spécialisé a été réalisé en collaboration avec Remicom.
Remicom: un partenaire stratégique en Suisse romande
Spécialisée dans la transmission d’entreprises depuis plus de 20 ans, l’équipe de Remicom évalue, structure et sécurise chaque transaction. Avec plus de 50 mandats actifs en hôtellerie, Remicom met en relation vendeurs et repreneurs qualifiés, qu’il s’agisse de particuliers, de groupes ou de fonds. Remicom bénéficie d’un réseau étendu, d’une présence régionale et d’une connaissance approfondie du tissu économique, faisant de lui un acteur clé pour redonner vie aux hôtels suisses et soutenir leur transformation durable. Il dispose de 20 agences en Suisse.