Le Parc des Eaux-Vives et sa villa de charme datant de 1750, seul restaurant hôtel dans le même périmètre clôturé que la villa de la Grange, se retrouvent au cœur du sommet Biden-Poutine. Notre récente rencontre exclusive avec ses dirigeants prend tout son sens. Lucas Johansson, de passage dans la Cité de Calvin, CEO de la société suisse et danoise Independent Hospitality Associates (IHA), gestionnaire de l’Hôtel Métropole et du Restaurant Hôtel du Parc des Eaux-Vives, et Hélène Lang-Lauper, directrice générale, viennent de nous y recevoir dans un salon intimiste du premier étage. Plongée avec eux dans le modèle de gestion d’un des fleurons hôteliers de la ville.

Une mue en hôtel lifestyle
pour se distinguer

Pour Lucas Johansson et IHA, l’Hôtel Métropole, «un bijou historique de 1854 avec des employés fidèles, certains depuis plus de 30 ans», et le Parc des Eaux-Vives, «une demeure qui suscite des émotions», doivent former désormais un tout. Ils espèrent y apporter leurs valeurs nordiques, qui ne se limitent pas à la pureté du design scandinave: «On sait rester proche de notre histoire tout en étant créatif au niveau social également.» Et ce avec une équipe de moins de 100 personnes actuellement, qui s'agrandira avec du personnel saisonnier au fur et à mesure de la reprise pour permettre «à la communauté locale et aux clients internationaux de passer agréablement entre les deux sites», notamment grâce à des crédits F&B valables aux deux endroits. «Vous pouvez quitter un hôtel qui donne sur le cœur battant de la ville pour prendre votre petit déjeuner dans un magnifique parc arborisé, un dépaysement garanti.» Hélène Lang-Lauper se réjouit de collaber avec la  petite structure d'IHA: «On se sent proche, au courant de tout. Lorsque vous travaillez pour de grands groupes, vous ne vous retrouvez pas souvent en contact avec le CEO.»
La société suisse et danoise IHA a obtenu début 2018 un mandat de gestion de douze ans du proprié­taire, la ville de Genève, et gérait déjà un intérim depuis juillet 2016 après le départ de Swissôtel, et s’occupe aussi de l’Hôtel d’Angleterre, à Copen­hague. Le Métropole propose 127 chambres, dont 16 suites, et le Parc des Eaux-Vives 7, qui complètent l’offre de façon intimiste.

Un partenariat historique  
avec le tournoi ATP

Pour l’heure, IHA met au point les rénovations du Métropole pour achever sa mue en hôtel lifestyle avec 30 suites, une façon de se distinguer sur le marché genevois «majoritairement classique et traditionnel pour se diversifier des marchés des affaires, des congrès et de la diplomatie, même si nous nous réjouissions du sommet», explique Lucas Johansson, un Suédois qui connaît parfaitement le marché romand pour avoir été directeur du Beau-Rivage Palace Lausanne jusqu’en 2013. Hélène Lang-Lauper relève aussi l’importance de la rencontre Biden-Poutine: «Pour l’ensemble des hôteliers, mais aussi les chauffeurs de limousine, les monteurs de tentes.» Quand les marchés des congrès notamment médicaux repartiront, Hélène Lang-Lauper s’attend «à un marketing agressif de villes comme Prague ou Milan et, même si nous ne disposons pas de très gros porteurs, on peut toujours utiliser la taille de notre cité comme un atout, avec toutes les attractions à 20 minutes de l’hôtel». L'ancienne directrice de l'Hôtel de la Paix, qui reste la seule femme à diriger un 5 étoiles à Genève et vient d’intégrer le comité de la Société des hôteliers genevois, se dit persuadée qu’à l’avenir «d’autres femmes suivront et qu’elles seront choisies pour leurs compétences». Hélène Lang-Lauper se réjouit du partenariat historique avec le tournoi ATP de Genève: «Grâce à la proximité du tennis-club, nous logeons les joueurs de tennis, les familles et tous les fidèles du tournoi, ce qui nous a permis au mois de mai de réaliser un taux d'occupation de 30%, pas atteint depuis longtemps.» Même si le Métropole ne joue pas dans la même catégorie des suites présidentielles que le President Wilson ou l’Intercontinental, il dispose tout de même d’une Suite Calvin de 180 m2, disponible aux alentours de 10 000 francs.

Le Métropole doit vendre ses attributs de seul palace situé rive gauche du Léman, «le plus proche de la cathédrale, de la vieille ville et de la rue du Rhône», précise Hélène Lang-Lauper. L’hôtel propose d’ailleurs des shopping suites donnant sur l’artère commerciale. Elle aime particulièrement la perspective depuis le rooftop avant 7 heures du matin. Hélène Lang-Lauper estime que son propriétaire, la ville de Genève, les a bien soutenus pendant la pandémie «en termes de gestion pour préserver les emplois». D'autres hôtels comme celui du Palais, à Biarritz, appartiennent à une municipalité. Elle pense que certaines compagnies étrangères trouvent formidable d’être accueillies dans un établissement de la ville. Au mur du Parc des Eaux-Vives, la peinture d’Eliot Henning propose une glace qui dégouline.